1965, je m’souviens d’une chanson
Et de deux anneaux d’or
Que nous portons encore
Et d’un petit garçon.
1965, je n’me souviens pas bien
Qui de nous deux partait
Et la mort de mon chien.
Quelques années plus tard
On apprenait un soir
Qu’un chêne était brisé,
Qu’il n’avait pas plié,
Qu’il entrait dans l’histoire.
1900, juste après.
Je me souviens très bien
La couleur des volets,
Les parfums du jardin.
1970, je me souviens d’avril,
Une femme aux yeux clairs,
Un voyage aux enfers,
Une année difficile.
1970, c’est la première fissure,
L’avocat, le Palais,
Et les lettres d’injures.
1976, c’est la mort de mon père
Et cette impression folle
Que ses dernières paroles
N’étaient pas les dernières.
1980 et les années qui suivent,
C’est la fuite en avant,
Le combat délirant
Des plus forts qui survivent.
C’est la fin d’une histoire,
La moitié d’une vie,
Vingt années qui s’égarent
Et les jours que j’oublie.
1965, je m’souviens d’une chanson
Et de deux anneaux d’or
Que nous portons encore
Et d’un petit garçon.
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